Le héron cendré en chasse
La forêt de Rambouillet étant parsemée de nombreux petits étangs,
il n'est donc pas trop difficile d'y apercevoir des hérons.
Ils sont faciles à observer mais, seulement de loin.
Le plus difficile est de les approcher d'assez près pour pouvoir les photographier.
Le héron cendré est le plus grand des hérons et certainement celui qui nous est le plus familier.
Pourtant, il nous est inconnu sur bien des points.
Sur chaque plan d'eau, il y au moins un héron qui est là pour réguler la quantité de poissons dans l'étang. La plupart du temps on le voit dressé et immobile pendant des heures.
Très prudent, il est rarement observé en chasse. Timide, on le voit le plus souvent s'envoler précipitamment quand on s'approche de trop près.
J'ai donc décidé "de planquer" dans un endroit très discret afin d'essayer d'observer ce grand échassier qu'est le "héron cendré" .
Après quelques heures de patience, j'ai fini par pouvoir l' observer lors d'une de ses pêches, à l'aube.
Un vrai régal pour les yeux de voir enfin un héron en pleine chasse.
Et apparemment un vrai régal pour lui aussi qui a attrapé plus d'une dizaine de petits poissons en moins d'une demi heure. Le héron cendré se nourrit essentiellement de poissons, d'anguilles, de batraciens. Il peut aussi se nourrir de petits mammifères (rongeurs), d'insectes, de crustacés et de reptiles.
Il pêche les poissons, à l'affût, parfaitement immobile.
A la vitesse de l'éclair, son cou se détend et son bec en forme de poignard transperce sa victime.
Le héron cendré a un plumage à dominance grise, un cou blanc et une poitrine tachetée de noir, une tête blanche avec des lignes noires s'étirant de l'œil à l'arrière du cou.
Son bec est en forme de poignard et ses pattes sont jaunes.
Il possède une excellente vue panoramique latérale et une très bonne vision binoculaire frontale.
Son ouïe, également très développée, le fait réagir aux moindres bruits suspects.
Le cri le plus fréquent est un "Kraaaak, kraaaak, kraaaak," très puissant et rauque.
Le vol du héron cendré est lent, avec le cou replié lové en S. Ceci est caractéristique des hérons, à l'opposé des cigognes, des grues et des spatules qui étendent leur cou en volant.
Il atteint en général 95 cm de hauteur et une envergure de 1,85 m pour un poids de 1,5 à 2 kg.
Chez le héron cendré, il est très difficile de distinguer les sexes : la femelle a simplement un plumet un peu plus court.
Les hérons cendrés se reproduisent de février à juillet. Ils nichent généralement en colonies, appelées héronnières, au sommet des arbres, aux bords des lacs et des rivières.
Les hérons y construisent un nid plat, en forme de plate-forme, où la femelle viendra pondre de 3 à 6 œufs bien clairs. Ces œufs vont être couvés alternativement par les deux parents pendant 25 à 28 jours.
A mesure que les petits grandissent, leur appétit devient tyrannique et les deux parents doivent pêcher sans relâche, chacun de leur côté.
Les jeunes prennent leur envol vers 50 jours et quittent le territoire des parents au bout de 8 à 9 semaines.
Cet oiseau prélève, selon les estimations, entre 1 et 3% du cheptel de pisciculture, ce qui n'a rien à voir avec les dégâts causés par la pollution des rivières et l'expansion du cormoran.
Le héron cendré fait partie de la famille des ardéidés qui comprend aussi les aigrettes.
C'est un migrateur partiel et souvent sédentaire dans notre région.
Le héron cendré est un grand prédateur de nos bassins d'ornement et notamment du mien !
Le héron cendré est une espèce protégée dont les effectifs sont désormais stables en France ( 25000 couples).
Le héron cendré peut vivre 35 ans.
On peut l’observer dans toutes les zones humides (marais, cours d'eau, étangs ...) qu’il s’agisse d'eau douce, saumâtre ou salée, dormante ou courante, du moment qu'elle est peu profonde.
Il peut aussi fréquenter les forêts à proximité de l’eau, pour se percher dans les arbres.
A la fin de l’été et en hiver, il est moins strictement lié au milieu aquatique. Il fréquente alors volontiers les champs et les prés à la recherche de micromammifères.
Longtemps classé nuisible pour protéger les piscicultures, il est à présent protégé, depuis bientôt un quart de siècle.
Le héron cendré n’a pas de réel prédateur à part l’homme.
Les principales causes de mortalité sont les conditions météorologiques, et notamment le froid en hiver, qui peut réduire l’effectif des colonies de 50% au printemps suivant.
L’espèce est intégralement protégée sur l’ensemble du territoire national par arrêté ministériel du 17 avril 1981 et fait partie de l’Annexe 3 de la Convention de Berne au niveau européen. Le nouvel arrêté du 29 octobre 2009 assure également la protection de son habitat.
Voilà, vous en connaissez maintenant autant que moi sur ce magnifique oiseau qu'est le héron cendré.